Depuis le confinement déclaré en France, le 17 mars 2020, mon compagnon et moi-même tentons le télétravail à la maison.
Nous habitons un grand studio et avons la chance de disposer d’un balcon filant sur 3 fenêtres : une dans l’espace « kitchenette » et deux dans l’espace « salon – séjour – chambre ».
La seule pièce du foyer qui ferme par une porte est la salle de bain.
L’espace salon se compose d’un canapé, d’une table basse et d’un meuble TV haut. Le canapé est l’élément central de convivialité et de repli informel. On s’y retrouve uniquement pour manger le midi et le soir.
Ce n’est pas toujours évident à deux, quand nous avons des métiers différents et des habitudes de travail opposées.
Pour ma part, j’aime travailler dans le silence ou bien accompagnée de fonds sonores stimulants comme des musiques alpha de concentration ou de relaxation. Monsieur est plutôt dans le travail d’équipe, le dialogue vers la résolution de problèmes techniques. Autrement dit : le téléphone sonne souvent, Teams est utilisé à 100% et les conf calls sont quotidiennes. Le port du casque audio est devenu obligatoire durant les heures de télétravail.
Nous avons organisé l’espace ouvert du studio en des zones différentes de replis : la zone « canapé », la zone « frigo » et la zone « kitchenette » !
Chacun a son bureau, son ordinateur et surtout sa zone de travail délimitée. Quand vous êtes un créa en mouvement, comme moi, vous avez vite tendance à envahir l’espace de l’autre, voir l’espace commun, pour produire et donner vie à vos idées.
C’est pourquoi la règle est simple, mon espace de travail représente ma zone franche. Même si des papiers trainent ou débordent, l’autre ne doit en aucun cas interférer dans cette bulle professionnelle privée. C’est le plus difficile pour moi : me restreindre à ma zone physique de bureau, soit 120 cm x 80 cm ..
Je suis un « profil très papier », il y a toujours une note, un brouillon, ou un carnet qui traine, sans parler des dossiers, livres et documentations que j’ai besoin tout au long du jour et de la nuit.
Heureusement pour moi, j’ai droit à une zone de repli pour déposer mon surplus sur le lit qui fait office de dépose minutes, de tampon support, stockage provisoire. Seulement le soir, tout doit revenir sur le bureau.
Mon bureau, parlons-en. J’ai débuté sur une planche de bois « Rien ». Aujourd’hui, je suis heureuse de partager l’évolution de ce rien en une formidable machine de guerre : un bureau assis debout !
Le plateau de travail peut s’élever, je ne suis pas tous les jours, assise en position statique. Je peux monter ma « bulle active », me contorsionner sur le dossier de ma chaise, rester debout sur une jambe, accoudée, mi-debout, mi-appuyée … Bref, c’est assez génial car suivant mes tâches professionnelles, cela donne un angle de vue tout autre, l’impression d’une réunion informelle fugace, l’espace d’un instant … J’adhère et je recommande vivement ce mode de travail !
Entre nous deux, nous avons le stagiaire. Cet être, petit, qui ne prend pas de place mais qui observe. Il est là : il squatte un bout de fauteuil, une réunion téléphonique – toujours prêt à fourrer sa truffe là où on ne l’attend pas – avec le son de trop – il laisse traîner sa balle sur le bureau – nous apostrophe dès qu’il veut sortir pour la pause.